Chantons, dansons et qu'on nous verse à boire

Konzert am 10. Mai 2025, 10 Uhr
Kinga Krommer, Joanna Wisniewska, Hartmut Schulz, Bernhard Vass
Jean- Marie Leclair : Triosonate in D Dur Op II/VIII
Adagio
Allegro
Sarabanda
Allegro assai
Louis de Caix d´Hervelois: Suite I aus Pièces de violi, Livre I
Prelude
Allemande
La Milanese
Sarabande
Gavotte en Rondeau
L´Inconstante
Menuet I, et II
Duo
Gavotte II et II
J. M. Leclair Sonate pour la flûte Allemande e Moll Op II/I
Adagio
Allegro ma poco Sarabanda
Allegro
Josef Bodin de Boismortier: L´Automne
Cantate de Bassa Tailleavec Simphonie
Kinga Krommer, Traversflöte (flûte Allemande)
Joanna Wiśniewska, Cembalo
Hartmut Schulz, Bariton
Bernhard Vass, Viola da Gamba
L’Automne
1)
Où suis-je ? de quel bruit retentissent les
airs ?
Quelles séditieuses fêtes !
Ce lierre, ces pampres verts,
sont-ils faits pour ceindre nos têtes ?
Quels insensés, courent de toutes parts,
les yeux étincelants et les cheveux épars,
au gré d'un aveugle délire.
Ah ! C'est Bacchus qui préside à leurs jeux
;
Dans les transports que ce Dieu leur
inspire,
je les entends pousser ces cris
tumultueux.
2)
Chantons, dansons, et qu'on nous verse à
boire ;
Bacchus, va combler nos désirs.
Unissons-nous pour soutenir sa gloire,
puis qu'il prend soin de nos plaisirs,
Vous, que l'Amour retient dans l'esclavage,
loin d'ici trop faibles mortels :
ne venez point par un indigne hommage
profaner ses sacrés autels.
3)
Mais profitant des beaux jours de
l'Automne,
après avoir chanté le Dieu du vin,
chacun sur ces coteaux la serpette à la
main,
va cueillir les fruits qu'il nous donne.
Déjà de tous côtés on foule le raisin.
Que j'aime avoir d'une source abondante,
sortir cette liqueur charmante,
qui des plus malheureux adoucit le destin.
4)Coule dans nos veines,
viens calmer nos peines, jus délicieux;
notre âme ravie,
laisse sans envie,
le nectar aux Dieux
Sans un peu d'ivresse,
la vive jeunesse,
a bien moins d'ardeur.
La lente vieillesse,
tombe de faiblesse,
gémit de langueur.
5)
Quel est donc de mes sens
l'aveuglement extrême?
Bacchus seul m'occupe en ce jour;
ai-je oublié l'objet que j'aime?
Ne suis-je plus sensible aux douceurs de
l'amour?
Non, non, c'est une faiblesse
de gémir si longtemps dans des fers
odieux,
un plus charmant vainqueur me fait ouvrir
les yeux,
et je sens pour jamais expirer ma
tendresse.
6)
En vain la plus fière beauté,
viendrait me prodiguer ses charmes.
Je ne veux plus d'un bien
qui fait verser des larmes,
et qui ravit la liberté.
7)
C'en est fait, à Bacchus,
je cède la victoire, garde toi,
Dieu d'Amour,
de troubler mes plaisirs;
dans la saison des fleurs,
j'ai poussé des soupirs,
dans l'automne laisse-moi boire,
Phyllis n'a plus d'appas près de ce jus
divin,
il éteint tous les feux, dont je brulais pour
elle;
Si tu veux que mes yeux la trouvent en cor
belle,
offre-la moi le verre en main.